Le pion b a légèrement moins de valeur que le pion c. C'est la raison pour laquelle les Noirs sont prêts à laisser une avance de développement dans la variante Adorjan de l'Ouest Indienne : 1. d4 Cf6; 2. c4 e6; 3. Cf3 b6; 4. g3 Fa6; 5.b3 b5!?
Le pion c a légèrement moins de valeur que le pion d. Les très forts joueurs comprennent ces choses intuitivement, sans avoir besoin de les verbaliser. Bent Larsen, par exemple, n'aimait pas jouer le coté blanc de la Sicilienne car il voyait 3. d4 comme un coup anti-positionnel. Évidemment ce n'est pas aussi simple que ça parce que les Blancs ont une initiative précoce et des chances d'attaque. De même dans l'Anglaise symétrique avec : …d4; c5xd4 Cf3xd4 les Blancs gagnent de l'espace en compensation de l'échange de pions défavorable. Pris de façon isolé, cependant, l'échange …cxd4, Cxd4 (plutôt qu'une recapture avec un pion) est un gain pour les Noirs.
Plus subtilement, je crois que ça s'applique aussi aux pions e et d.. Quand les Noirs échangent avec …dxe4, ils font un gain minuscule. Leur Roi sera en partie plus sécure que le Roi blanc et le pion d des Blancs sera une cible directement ou en conjonction avec un plan a base de c5. Pendant ce temps les Noirs resteront très solides avec leurs pions en e6 et f7. Vous avez probablement entendu dire que quand les Noirs arrivent à pousser …d5 dans la Sicilienne, ils n'ont pas seulement égalisé, mais sont mieux.
La même chose vaut pour les pions e et f. Ce n'est pas un accident si quand les Blancs arrivent à pousser e2-e4 (ou e3-e4) contre la défense Hollandaise (1...f5) ils sont habituellement bien. La situation concernant les pions f et g est moins claire et dépend d'éléments spécifiques comme la sureté des Rois.
Retour de l'autre coté de l'échiquier. Il est assez évident pour la plupart des joueurs qu'échanger un pion a contre un pion b est un gain positionnel, toutes choses étant égales par ailleurs.
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