Lu pour vous : How to build your chess opening repertoire de Steve Giddins.
Disponible à la bibliothèque de votre club favori, en français et en anglais.
Extraits :
La grande majorité des joueurs au dessous du niveau de maître passent beaucoup trop de temps sur les ouvertures pour très peu de bénéfices concrets. Il y a beaucoup de raisons à cela : changement de répertoire trop fréquent, mémorisation des variantes au lieu de comprendre les positions, trop grande confiance dans l'avis des autorités plutôt qu'exercer leur propre jugement, etc. Et ils négligent les autres aspects du jeu. De plus lorsque nous perdons une partie nous accusons fréquemment l'ouverture d'en être la cause alors que la vraie raison est une erreur en finale !
Pour jouer correctement une ouverture il faudrait tenir compte de ces 3 éléments
- Connaitre les objectifs de cette ouverture
- Connaitre la valeur des différents ordres de coups de cette ouverture
- Comprendre les positions typiques de cette ouverture
Kasparov : "Je pense que toutes les ouvertures sont 100% correctes — toutes les ouvertures normales." (NDLR : qu'entend-t-il par normales ?)
Variété : le piment de la vie
Le joueur de club aura de meilleurs résultats en restant fidèle à un répertoire d'ouverture étroit afin de comprendre les milieux de jeu et les finales qui en découlent.
Pour les juniors et les joueurs ayant l'ambition d'améliorer leur jeu significativement il est probablement meilleur d'adopter un répertoire d'ouverture plus large pour améliorer leur compréhension positionnelle du jeu. En se concentrant uniquement sur une ou deux ouvertures ils obtiennent souvent de meilleurs résultats et des progrès plus rapides à court terme mais avec des perspectives limitées, le manque de culture échiquéenne étant un frein pour des progrès futurs.
Routes principales ou chemins de traverses
Les ouvertures excentriques le sont pour une raison : elles ne sont pas aussi bonnes que les ouvertures principales. Si vous les jouez vous devez en être conscient et accepter les risques qui en découlent. Jouer ce type d'ouverture est efficace contre des joueurs plus faibles, en les sortant de leur connaissances livresques, mais contre de plus forts joueurs, il peut y avoir un retour de flamme. Soyez prudent avec les livres sur ces ouvertures excentriques, ils sont souvent écrit par des joueurs relativement faibles, manquant d'objectivité avec un certains nombre d'analyses peu fiables ou pas testées. Les ouvertures principales sont objectivement correctes et proposent un plus large choix de variantes.
Systèmes universels
Les système universels font gagner du temps en préparation en réduisant le nombre d'ouvertures à étudier (ex: Système de Londres, Attaque indienne du Roi)
Jouer des ouvertures noires avec les Blancs (ex: Sicilienne / Anglaise), promet rarement un avantage significatif malgré le temps de plus.
Le principal inconvénient avec les systèmes universels est que le joueur restreint le nombre de positions et de structures qu'il joue et limite son développement en tant que joueur. Une autre approche est de jouer des ouvertures avec des structures de pions proches (ex : Caro Can et Slave. Est-indienne et Pirc)
Infidélité et divorce
Il peut être tentant de changer d'ouverture pour éviter une certaine variante ou exploiter une faiblesse dans le répertoire de son adversaire, mais le risque de jouer une position peu familière pour vous ne contrebalance pas forcément le bénéfice escompté.
Belov : "Il est plus facile de gagner à partir d'une position égale que vous avez déjà jouée qu'à parti d'une mauvaise dont vous ne connaissez rien."
Bagirov :"Si vous perdez 3 parties à la suite avec la même ouverture, vous devez la laisser (NDLR: provisoirement?) même si c'est votre ouverture favorite, à cause des émotions négatives associées a cette ouverture (NDLR: ce qui ne veut pas dire que l'ouverture soit mauvaise)."
Conclusion provisoire : Jouez des ouvertures avec lesquelles vous êtes confortables :-)
Quelques réflexions pour compléter cet article très complet :
RépondreSupprimer1. Au niveau amateur, l'ouverture est rarement ce qui fait la différence. Arriver juste armé des principes généraux (développement, contrôle du centre et mise à l'abri du Roi) est pratiquement toujours suffisant.
Trois exemples tirés de la dernière rencontre en Nationale VI :
Serge a sorti son adversaire de sa théorie dès le premier coup. Pourtant, il n'a rien gagné à l'issue de l'ouverture.
Alain a affronté une ouverture marginale et a pris l'avantage à l'ouverture.
David ne connaissait pratiquement rien de l'ouverture choisie par son adversaire. A l'analyse, il s'avère que ce sont les Blancs qui se sont retrouvés les premiers "hors répertoire".
C'est évidemment mieux d'arriver avec quelques idées, du moment qu'on comprend les coups que l'on joue.
2. L'oeuf ou la poule ? Suis-je à l'aise parce que l'ouverture me correspond ou l'ouverture me convient-elle parce que je la connais ?
3. Se pencher sur ses ouvertures est intéressant. Mais avant de tout remettre en question, il faut un nombre significatif de parties. Si on joue 1.e4, on risque sur une année de ne jamais affronter deux défenses identiques.