« Le fait est qu'il n'y a pas d'ordre du tout ! Nous ne jugeons pas d'abord la position, puis nous regardons les coups. Tout se passe en même temps. L'explication est la suivante : vous ne pouvez pas saisir une caractéristique d'une position si elle n'est pas lié à un coup (plus ou moins) effectif. Nous voyons les caractéristiques d'une position et les mouvements correspondants en même temps, puisque les caractéristiques qui ne sont pas liées à un mouvement effectif ne sont tout simplement pas pertinentes. Nous ne voyons pas de faiblesse sur f7 si nous ne voyons pas (en même temps, ou avant) des coups comme Cg5 ou Fxf7. »
Dans sa revue de livres, le MI Jeremy Silman, n'est pas très tendre avec son collègue. Faut dire qu'il met à mal toutes les todo list et arbres de décision. Pour Jeremy cette "nouvelle" façon de voir les choses n'est en fait que le résultat de milliers de patterns accumulés, elle serait valable pour les MI et GMI mais pas pour le joueur de club moyen.
En tout cas si vous suivez les conseils de Willy Hendrix, vous éviterez le zeitnot. :-)
Bonjour José
RépondreSupprimerMerci ! de nous tenir informés. Je suis vivement intéressé par ce sujet, et ne pense pas être le seul au club.
Moi ! Moi ! Je veux savoir ! C'est quoi la recette pour discipliner son processus de décision.
RépondreSupprimer"Jouez d'abord, Réfléchissez ensuite"
Gros avantage : ça simplifie le processus.
Gros inconvénient : ça te fait terminer ta partie en premier et tu es obligé d'attendre les autres.
Plus sérieusement, coïncidence (ou synchronicité Jungienne) l'ouvrage est mentionné dans le livre que je lis actuellement.
"Comme le suggère le titre d'un livre à succès, écrit par Willy Hendriks, Jouez d'abord, Réfléchissez ensuite. Dans ce cas, à quoi bon réfléchir plus de 20 minutes sur un seul coup ? Votre décision est déjà prise."
En réponse à Serge : si ça se finalise vous serez les premiers informés :)
RépondreSupprimerEn réponse à David : en fait le processus, chez le joueur expérimenté, est quasi-inconscient - avant même qu'il ne "trie" les coups candidats possibles lui viennent spontanément des idées de suites, qu'il tire (sans même y réfléchir) de son expérience passée, des analyses effectuées lors des coups précédents et de ses connaissances.
Cela veut dire que quand il s'efforce de remettre en ordre les coups-candidats, il en a déjà en tête deux ou trois préférentiels, que parfois (en particulier quand il manque de temps) il se limite à vérifier...
Mais là où le processus est piégeur c'est qu'en face d'une position qui lui semble familière, mais qui diffère de ce dont il a déjà l'expérience ne serait-ce que par un détail,il risque, si justement il se fie à son intuition, de passer complètement à côté du ou des meilleur(s) coup(s).
Bon, j'ai résumé à l'extrême, mais c'est un processus bien connu en pédagogie : apprendre c'est éliminer des possibles et se fabriquer des "patterns" statistiquement efficaces.
Sauf que parfois, dans des cas particuliers, les possibles qu'on a structurellement éliminés de sa façon de considérer le réel sont justement ceux qui conviendraient dans la situation.
D'où l'importance, même si on a déjà intuitivement des idées fortes sur une position, de reprendre systématiquement - quand on en a le temps - l'arbre des coups possibles.
La méthode la plus souvent recommandée par les grands entraîneurs est celle-ci :
aller de l'examen des coups les plus agressifs - l'échec, la menace d'une pièce ou d'un pion - aux moins évidents : l'altération complète de la structure de pions, un « coup de repos » ne semblant rien produire, ou le retrait d'une pièce vers l'arrière, pour la repositionner ensuite ailleurs.
Mais ça peut être très long, dans le cas où l'on dispose de peu de temps il existe donc un raccourci : vérifier les coups agressifs déjà cités, puis vérifier les "coups intuitifs" qu'on a déjà en tête, enfin si rien de tout ça n'est satisfaisant jouer un coup qui n'"altère" pas les caractéristiques de la position si l'on se juge mieux, jouer un coup protecteur si on est en défense...
Voilà.
Amicalement.
A noter toutefois qu'il existe des procédures (minoritairement utilisées) radicalement différentes. Par exemple celle privilégiée par Tigran Petrossian.
RépondreSupprimerElle consiste synthétiquement à se poser d'entrée de jeu trois questions :
1) que menace, sur un voire deux ou trois coups, mon adversaire ?
2) quelle serait la position idéale que je pourrais obtenir en trois ou quatre coups à partir de celle que j'ai sous les yeux ?
3) où sont les fragilités de la position adverse ? où sont les miennes ? comment au total exploiter les premières et rendre inutilisables les secondes ?
Amicalement encore.
Réfléchir avant ou après avoir joué son coup ??? oO
RépondreSupprimerJe ne savais pas qu'il fallait réfléchir !!! Prof Jacky ne m'en a jamais parlé ... grrr :D
Rebonjour,
RépondreSupprimerUn premier commentaire avait malencontreusement sauté, qui permettait de comprendre les réactions ultérieures de Serge et de David.
J'y expliquais qu'Endrix avait sans doute globalement raison, mais que Silman pointait fort justement que ça ne vaut que pour les joueurs expérimentés, disposant de bonnes connaissances et de solides "patterns".
J'ajoutais enfin qu'on pourrait vraisemblablement lire autour de la rentrée un texte émanant de moi sur le sujet, mais dans un autre média.
Amicalement à tou(te)s.
Désolé José, pour ma manip intempestive.
RépondreSupprimerSerge, tu n'as pas à t'excuser : c'est moi qui t'avais compliqué les choses - en plus une erreur arrive forcément tôt ou tard, sur un site comptant plusieurs centaines de textes...
RépondreSupprimerBonne chance à nous tous pour dimanche.