"Pour lui, tout a commencé par une nuit sombre, le long d’une route solitaire de campagne, alors qu’il cherchait un raccourci que jamais il ne trouva." Contrairement à David Vincent, José, lui a fini par rejoindre le club et malgré une trentaine de minutes de retard à la pendule, a déroulé avec les Noirs sa défense Française fétiche pour l'emporter assez facilement après le gain d'une pièce mineure puis de la qualité.
Serge, avec les Blancs, opte pour le système de Londres et après un milieu de partie satisfaisant perd le fil dans une attaque à roque opposés dans laquelle son adversaire trouve des ressources défensives et empoche un pion, et rentre dans une finale inférieure puis gaffe dans une finale déjà perdante. Jacky, avec les Noirs, affronte le toujours dangereux Gambit du Roi et doit s'incliner sur une attaque sur son roque. David, avec les Blancs, obtient une position nettement avantageuse à la sortie d'une ouverture Italienne. Il perdra une partie de son avantage en concevant un plan basé sur une analyse inexacte de la position. Il gaffera une fois de trop dans une finale encore gagnante et c'est son adversaire qui l'emporte. Yan, avec les Noirs, opte pour le défense Balte, une variante inhabituelle du Gambit Dame refusé, et remporte sa partie. Bravo ! pour ce sans faute depuis le début de la saison
ALCHESS 1 s'incline donc 2 - 3 face à Orléans.
ALCHESS 2 s'incline 1 - 3 face à Dreux, avec un forfait et un gain pour Nathan.
C'est dommage : au vu de l'ensemble des milieux de parties le match semblait gagné, mais trois parties avantageuses ou équilibrées se sont finalement toutes retrouvées perdantes, pour des raisons à mon avis plus psychologiques que véritablement techniques. Je dirais, pour résumer les choses que nos cinq joueurs ont tous bien joué, mais que trois d'entre eux ont à un certain moment mal "géré", ce qui est différent.
RépondreSupprimerLa "gestion" psychologique d'une partie, c'est un problème à soi seul (et ça peut se travailler).
Je fais le lien avec une position de gain que Serge avait récemment proposée sur le site.
Il s'agissait du moment-clef d'une partie Kramnik-MacShane.
A partir de la position présentée Kramnik étouffe littéralement son adversaire, alors que la partie semble équilibrée. Cette technique sans faille explique par exemple que Kramnik soit devenu un temps champion du monde, et qu'il le soit devenu en jouant des variantes de début blanches réputées peu dangereuses (par exemple la catalane) mais dont il maîtrisait tellement bien la logique qu'il arrivait à force de patience à en tirer un avantage.
Mais Kramnik se voit aujourd'hui prématurément "usé" et "éteint" (il vient d'annoncer renoncer à la compétition de haut niveau) parce que son type de jeu ne laisse quasiment que peu de place à la respiration, à l'innovation et à la créativité. Boris Guelfand en constitue un autre exemple frappant, comme bien avant lui Akiba Rubinstein. Quand on joue au python (ou au boa) dix heures par jour depuis l'âge de treize ou quinze ans, on finit par devenir dans la vie réelle un peu python, un peu boa.
Comparez ça à la richesse de vie et d'invention d'un Lasker, tout à la fois grand amoureux, amateur de voyages, de mathématiques, de philosophie, de vins fins, de jeu de go... j'en oublie. Mais pour Lasker les échecs étaient d'abord un combat – symbolique certes, mais un combat. Avec ce que cela suppose de revivication permanente grâce à l'adrénaline et à la dopamine, au frisson maîtrisé du danger résolu, à la recherche inventive des failles adverses (il allait jusqu'à jouer des variantes de début qu'il savait objectivement mauvaises, quand il était sûr que son adversaire les comprenait mal).
Comparez ça également à la richesse de vie d'une Judith Polgar, qui réussit le tour de force de figurer dans le top 10 mondial tous sexes confondus, puis de mener une vie de femme épanouie, d'arrêter la compétition pour réussir son nouveau métier de mère, enfin de fonder et diriger la meilleure université d'échecs du monde en même temps que jouer un rôle de top-présentatrice sur des chaînes cablées.
Bref, chacun a sa limite aux échecs, mais cela ne l'empêche pas forcément d'y réinventer symboliquement dans toute leur plénitude les questions de la vie et de la mort, de la dépressivité et du dynamisme - gérer jusqu'au bout correctement une partie suppose de pouvoir retrouver de la fraîcheur même après une longue lutte.
Un principe fondamental, au-delà duquel je n'irai pas aujourd'hui, à chaque jour suffit sa peine, est donc le suivant :
MEME SI VOUS AVEZ OBTENU UNE POSITION QUE VOUS SAVEZ GAGNANTE OU AU MOINS AVANTAGEUSE, SI VOUS SENTEZ MAL A L'AISE AVEC LA POSITION (vous ne la comprenez pas bien), FAITES UN BREAK MENTAL VOIRE QUASIMENT "PHYSIQUE" (allez marcher deux minutes, ce ne seront pas des minutes perdues), PUIS REEXAMINEZ LA POSITION COMME SI ELLE ETAIT COMPLETEMENT "NEUVE", ET CHERCHEZ LE SCHEMA QUI VOUS CONVIENDRA LE MIEUX.
Voilà, c'est une technique ou un truc vraiment tout bête, mais c'est en partie grâce à lui que Lasker est resté champion du monde des dizaines d'années durant, avec de longues périodes où il ne s'entraînait absolument pas, parce qu'il avait dans ces moments d'autres priorités.
Amicalement à tou(te)s
Dommage oui, c'est peu de le dire. L'analyse me confirme ce que je savais déjà : je sors de l'ouverture avec un avantage de + 5. J'entre dans une finale limpide avec un avantage de + 5,8.
RépondreSupprimerC'est assez incompréhensible comme défaite. Je vois deux points à travailler : celui que tu viens de pointer et la patience. A posteriori, je me rends compte que j'ai cherché un K.O. Je m'imaginais patient mais je me rends compte que c'est faux.
Je suis évidemment désolé que cette contre-performance évitable/improbable/inimaginable nous fasse perdre la rencontre. Quelqu'un a l'adresse d'un bon exorciste ?
Met une annonce sur lichess : boxeur rêve d'être python cherche exorciste.
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