Visioconférence ce soir sur Skype animé par David ayant pour thème général les gambits. "un gambit est un sacrifice matériel volontaire à l'ouverture, en général un pion. Le sacrifice amène des compensations, en général sur la mobilité des pièces" Jacky nous a appris que le mot Gambit provenait de "jambe". Une sorte de croc-en-jambe pour faire trébucher l'adversaire dans l'ouverture.
Ont été passé en revue les gambits les plus connus avec les Blancs : gambit Dame (qui est un pseudo-gambit), gambit Roi, gambit Evans, gambit Blackmar Diemer; et des moins connus avec les Noirs (gambit Stafford). Certains gambits sont corrects, d'autres sont douteux (Gambit Englund). Néanmoins, dans tous les cas, dans les mains d'un joueur imaginatif et habile tactiquement un gambit gardera toujours sa dose de venin.
Comment jouer un gambit ?
Lorsque le vin est tiré il faut le boire. Il n'est pas question de faire marche arrière et de jouer petit bras par la suite. L'avantage procuré par le sacrifice est par nature dynamique et donc possiblement temporaire. Parfois il ne faudra pas reculer devant la nécessité de sacrifier un 2ème pion (voire un troisième) si on veut conserver l'initiative et continuer une attaque.
Comment réagir face à un gambit ?
L'acceptation
C'est ce qui est, par défaut, classiquement conseillé et constitue le challenge théorique : le camp qui sacrifie doit démontrer qu'il a obtenu un avantage lequel s'il venait à s'évaporer, le laissera avec un déficit matériel. Il ne faut pas s'accrocher coute que coute au matériel d'avance et il faut le rendre le cas échéant au moment opportun afin d'obtenir une bonne position.
Le refus
Dans ce cas on est à l'abris des mauvaises surprises mais on perd peut-être la possibilité de prendre l'avantage dans l'ouverture.
Le contre-gambit
Il implique une préparation théorique de la part des deux joueurs.
Merci Serge pour le résumé.
RépondreSupprimerMerci aux intervenant(e)s pour leur participation active. Vivement qu'on puisse refaire ce genre d'animation en présentiel.
Le moment le plus intéressant pour moi s'est situé à la fin de l'exemple 2 : Gambit Evans.
Chacun(e) était invité à donner son jugement sur une position égale et, majoritairement, les avis penchaient du côté du camp des Blancs : un pion de moins mais des pièces mieux disposées.
Pourtant, dans le club, nous sommes peu nombreux(ses) à jouer volontairement des gambits.
Alors ? Paradoxe ? Lâcher un pion implique-t-il trop de responsabilités ? Question de goûts ?
Amha le gambit (et le sacrifice en général) correspond à la vision intuitive qu'à le public non joueur de ce qu'est une partie d'échecs où "l'esprit doit triompher de la matière". Le panache vs le grignotage d'avantage positionnel. le Ippon vs le Yuko des judokas. Je pense que "ça vaut le coup/coût" de s'essayer aux gambits. cela permet d'apprendre des notions fondamentales, telles que l'activité, l'avantage d'espace, de développement, qui peuvent très souvent primer sur le matérialisme. Et après chacun fait son bilan : résultats ? plaisir de jouer ? Les deux n'étant pas obligatoirement liés. Au final je crois que ça va dans le sens de la personnalité du joueur ou au contraire dans le sens opposé à sa personnalité, peut-être sa personnalité profonde (!?) (où il peut donner libre court a sa fantaisie, ce qu'ils ne ferait pas dans la vraie vie). Concernant l'exemple du Gambit Evans, je pense qu'on a (en tout cas en ce qui me concerne) porté un jugement à l'instant t de la position, visuel. Est-on capable d'emmener ce type de position, de s'y retrouver, et de poursuivre ? Où alors … et c'est peut être ça être un joueur de gambit, il faut accepter à sortir de sa zone de confort, et de ne pas tout contrôler, et créer au fur et à mesure de la position. Je pense qu'il faut être courageux pour jouer un gambit … ou inconscient. (j'attend avec impatience le zigoto qui va me jouer le Colorado, j'espère bien lui en faire passer l'envie ;-)
RépondreSupprimerPour les liens avec la personnalité, je n'ai aucun avis tranché. En ce qui concerne l'aspect instructif, je suis entièrement d'accord : jouer des gambits apprend à relativiser la valeur du matériel. Sortir de sa zone de confort : je crois que n'importe quelle partie est une aventure où tu te retrouves toujours à devoir créer quelque chose avec ta position.
RépondreSupprimerSur l'aspect "courage", un gros bémol. Avec les outils informatiques, l'explorateur d'ouvertures de Lichess par exemple, il est parfaitement possible de jouer un Gambit dont on sait par avance qu'il est sain. C'est plus facile de sacrifier un pion quand on sait qu'on a une bonne raison de le faire. Le gambit permet en partie de répondre à une question difficile qui se pose à la sortie de l'ouverture : "Que dois-je faire ?"
Je pense que jouer une ouverture (gambit ou pas) ça se prépare ... Avec lichess comme dit David mais aussi avec les livres ou vidéos traitant du sujet. Il faut savoir le plan qui découle de notre ouverture ... Encore plus quand c'est un gambit ... :D
RépondreSupprimerL'oeuf ou la poule ? On se prépare à jouer une ouverture ou joue-ton l'ouverture et la perfectionne-t-on ensuite ?
RépondreSupprimerSe mettre une pression sur sa préparation peut avoir des effets contre-productifs :
1) On peut se croire dès le début de la partie insuffisamment prêt.
2) On s'empêche de découvrir la position présente et de l'analyser concrètement.
Ca s'est vérifié en compétition, y compris dans les premiers échiquiers en N4 : un joueur hors répertoire dès le deuxième coup qui gagne sa partie.
Evidemment que la préparation, la répétition est synonyme de progrès, ce n'est pas moi qui dirais le contraire. Mais attention à ne pas oublier de jouer.
Plus spécifiquement sur le gambit, et c'était l'objet de l'animation, on peut en jouer quand on a saisi le principe. N'espérez pas attendre de vous sentir "prêt" à en jouer. Vous risquez d'attendre longtemps. :)