12 avril 2019

Kevin Spraggett


Kevin Spraggett est le seul  grand maître canadien à s'être qualifié pour un tournoi des candidats, celui de Montpellier en 1985. Montpellier 1985 était l'ultime tournoi des candidats du XXème siècle qui était  toutes rondes ; il réunissait seize grands maîtres : Yusupov, Vaganian, Sokolov, Timman, Tal, Spassky, BeliavskySmyslov, Chernin, Seirawan, Short, Portisch, Korchnoi, Ribli, Nogueira et Spraggett.

Eric Prié, sur le forum france-echecs.com, à propos de L'opinion de Spraggett sur Mon Système : L'innovation stratégique (surtout dans le domaine de l'ouverture) habite aussi le GM canado-portuguais. N'est-il pas l'inventeur et promoteur infatigable de la "Spraggett ouverte", son système éponyme ? 

Kevin Spraggett vs Patricia Llaneza-Vega San Sebastian Open (2007)
Jolie combinaison du Canadien à trouver au 16ème coup blanc !

10 commentaires:

  1. José Seknadjé13 avril 2019 à 01:43

    La combinaison finale est assez superbe : il faut vraiment la "dénicher", on pourrait rester des heures et des heures sur la position en demandant comment la jouer... et ne pas voir que c'est déjà "fini".
    Par contre je ne vois pas l'intérêt du texte d'Eric Prié.certes bon professionnel d'échecs et excellent joueur de tarot, mais commentateur très moyen.

    Il aurait été infiniment préférable, à mon humble avis, de retrouver ce fameux "avis de Kevin Spraggett sur Mein System" - le lien est en effet hélas erroné ; j'avais déjà signalé que le site référencé n'est pas fiable, pourquoi persister à l'utiliser ?

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    1. Pourquoi Prié ? juste pour son jeu de mots sur l'ouverture de Kevin :-)
      Une archive du site de Kevin
      Spraggett's Chess Wisdom
      et en particulier son opinion sur "My system"
      What ? No Nimzo ?

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    2. José Seknadjé13 avril 2019 à 23:52

      Ben justement, je ne trouve pas la blague très finaude :( Ce que je voulais dire pour qui aurait voulu lire entre les lignes, c'est que les apports d'Eric Prié (que j'ai bien connu dans une vie antérieure) à quelque domaine d'importance que ce soit, qu'il s'agisse d'humour ou d'innovation, restent un peu limités.

      Par contre merci beaucoup pour la référence retrouvée - c'est là où j'avoue ma perplexité : j'avais quant à moi il y a bien longtemps trouvé fort intéressant l'ouvrage en deux tomes d'Aaron Nimzowitch - Mon système et La pratique de mon système.

      Ce que je m'imagine donc malheureusement c'est qu'autant Kevin Spraggett s'est révélé un joueur d'échecs talentueux, autant son style existentiel(allez voir son site perso, ça y crève les yeux) est bien l'une des sources d'inspiration du "génial" (grands dieux !) inventeur de l'ouverture d4-Ff4-a3 :)

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  2. "Mon système" est le livre que j'ai pris le plus de plaisir à lire. qu'est-ce que j'en ai retiré ??, c'est une autre histoire (voir plus loin) J'ai l'édition Hatier française originale avec le lion rugissant sur l'échiquier. La préface de Norbert Engel est savoureuse : (extraits) "on songe a Kant, dont Nimzowitsch à l'écriture difficile et le raisonnement systématique (…) mon système c'est aussi l'intrusion dans le champ théorique des échecs de "machines désirantes", mécanismes de nullité … l'échiquier entier vibre d'un animisme surprenant (…) Avec Nimzowitsch la métaphore échiquéenne traditionnellement militaire, s'estompe. On parle de démocratie, de capital, de petite bourgeoisie, de force de travail la moins chère. Clausewitz bat en retraite devant Marx."

    Après le bénéfice qu'on en retire c'est autre chose … autant le tome 1 - les "éléments" (avant poste, colonne ouverte, 7eme, pion passé, chaine de pions, etc.) sont bien emmenés et utilisables relativement facilement , autant j'ai le sentiment que le tome 2 concernant le jeu positionnel (voir les fameux "coups mystérieux" de Tours…) peut, à moins d'être très très attentif et de passer du temps dessus, donner la fausse impression qu'on a enfin compris quelque chose au jeu positionnel. Par exemple un coup que j'imagine prophylactique n'est en fait qu'un coup d'une passivité désolante. D'après ce que j'ai lu seul Tigran Petrosian a vraiment "métabolisé" Nimzo, pour aller encore plus loin dans la compréhension du jeu. Et Petrosian est pour moi un joueur complètement énigmatique.

    A propos du "début Prié", regarde la partie Jobava-Savchenko

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  3. José Seknadjé15 avril 2019 à 04:16

    Non, dans "l'ouverture Prié" on ne joue pas le coup intermédiaire Cc3 (a3 est justement entre autres joué par Prié pour éviter un éventuel coup de fou noir en b4).

    Bon, je ne vous raconterai pas mon tournoi de rapides à Dreux puisque je n'y suis pas allé, cloué que j'étais (que je suis encore) par une crise d'arthrose.

    A la place une petite anecdote sur Prié, justement (sur Spraggett je n'en ai pas, je ne l'ai jamais croisé).

    C'était il y a quelque chose comme trente-cinq ou trente-six ans, dans un tournoi semi-rapide. Il me joue un des systèmes tarabiscotés dont il a l'habitude depuis le début de sa carrière échiquéenne - attention, systèmes tarabiscotés mais préparés dans leurs moindres détails des dizaines d'heures voire des centaines d'heures durant "à la maison". Je ne comprends donc pas bien ce qu'il vise, ne trouve pas de bon plan, et me retrouve mal en milieu de partie, puis très mal. En désespoir de cause j'imagine alors une longue combinaison aboutissant à un échec perpétuel. Sauf que la combinaison à un "trou", il y a un coup intermédiaire pas très évident qui la rend caduque. Mais bon, c'est ma seule chance alors je rentre là-dedans.
    Prié ne trouve pas la réfutation, malgré une longue réflexion, et doit accepter la nulle. Il se lève, un peu furieux (300 points elos nous séparaient alors), et refuse même d'analyser, ce qui n'était pas très sport, surtout vis à vis d'un copain (nous étions "copains" à l'époque).
    Sauf que je le vois réapparaître à la fin de la ronde suivante, complètement hors de lui. Il me fonce quasiment dessus et me hurle : "J'ai vérifié, ta combinaison c'était du bidon. Tu étais foutu. Tu n'es qu'une mazette".
    Je n'ai rien répndu, évidemment - en fait je riais sous cape.

    A part ça oui, Norbert Engels a parfaitement raison : l'ouvrage de Nimzowitch est particulièrement intéressant en ce sens qu'il apparie avec un grand talent considérations philosophiques (il s'inspire de Hegel) et questions échiquéennes positionnelles.

    Mais c'est aussi cela qui le rend difficile à suivre, pour quelqu'un qui n'aurait pas de bases philosophiques.

    Amicalement à tou(te)s.

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  4. Pitoyable ce genre de comportement, surtout de la part d'un MI ou GMI. Un maître devrait l'être dans toute l'acceptation du terme, la maitrise de sa discipline et la maitrise de soi. ç'est vrai dans les arts martiaux. Bon rétablissement, José.

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    1. José Seknadjé17 avril 2019 à 00:42

      Hmm oui, ça devrait-être. Mais ça n'est pas toujours :

      - aux échecs vous trouverez facilement sur You Tube ce moment où Viktor Korchnoï, venant de perdre contre l'une des sœurs Polgar, lui assène : "C'est la première et la dernière fois que vous me gagnerez une partie. De toute façon les femmes ne devraient pas avoir le droit de jouer en compétition, ça n'est pas fait pour elles" ;

      - dans les arts martiaux l'un des plus grands modèles, sinon le plus grand, Bruce Lee, ne commença d'acquérir une réelle notoriété qu'après un combat contre un autre maître où il avait - ses biographes gomment en général l'épisode - de toute évidence triché : dans les règles sur lesquelles s'étaient mis d'accord au préalable les deux combattants, les morsures en particulier s'étaient vues interdites. C'était pourtant (on le sait peu) l'une des armes favorites de Lee. Aussi, voyant qu'il n'arrivait pas à percer la défense de son adversaire, lui déchira-t-il une joue entière à coups de dents. Il fut disqualifié par l'arbitre, mais réussit tellement bien à mettre les médias de son côté (les américains avaient déjà commencé de s'intéresser à lui), que la légende naquit qu'il avait gagné le combat...

      Amicalement,

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  5. Je n'ai lu que le tome 1 du Système de Nimzovitch. Heureusement que je n'y ai pas vu une apparenté avec Hegel, j'aurais eu du mal à poursuivre la lecture...

    Mon humble avis. La force de l'ouvrage, c'est de mettre des histoires, des images, de raconter quelque chose autour d'idées à transmettre pour mieux les retenir. Ex : le "pion passé criminel". Quelque chose qui m'avait frappé, et qui rejoint quelque part les avis plus négatifs sur cet ouvrage, c'est l'explication des parties exemples. Souvent, il devait forcer la justification "positionnelle" par des remarques tactiques. Pour caricaturer : d6 ! (La réponse C x g5 n'est pas possible à cause de [longue suite tactique])

    Mon impression d'amateur : l'auteur cherchait à forcer la réalité des parties pour les intégrer dans son système, ce qui après coup, effectivement, le rapproche assez de la philosophie Hegelienne. :)

    Mais j'ai aimé la lecture et ai eu l'impression d'apprendre quelque chose.

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  6. Concernant Korchnoi, billet du 18 janvier 2019 :
    Echec et Mixte !

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    1. José Seknadjé17 avril 2019 à 22:02

      Ah oui, tu avais mis l'extrait en ligne :)

      Initiative judicieuse :)

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